Londres
Centre de décision, carrefour des transports, Londres était une destination inévitable pour Ernest Rutherford.
Voici quelques lieux emblématiques qu'il a honorés de sa présence, fugace, répétée ou... définitive.
Les lieux habités ou visités par Rutherford
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Piccadilly Circus, c.1880. Source : Spitalfields Life
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Bacon's New Map of London, c. 1890, détail. Source : Wikipédia.
Plan d'ensemble
Royal Society & Royal Institution
Ces deux sociétés savantes étaient situées à deux pas l'une de l'autre. Ce n'est plus le cas, depuis le déménagement de la Royal Society, mais à l'époque où Ernest Rutherford s'y rendait, la RS était hébergée à Burlington House, qui n'a pas changé de place.
La Royal Institution (abrégée en RI ou rallongée en "Royal Institution of Great Britain") n'a, en ce qui la concerne, pas quitté le bâtiment qu'elle occupait au début du XXè siècle, au 21 Albemarle Street.
Images :
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Piccadilly street en 1900. Burlington House, siège de la Royal Society, est le bâtiment massif et un peu plus clair sur la gauche de la rue. Albemarle street, où est domiciliée la Royal Institution, est la première rue à gauche. Source : Pinterest.
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Façade de la Royal Institution sur Albemarle street. Source : RIGB.
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Burlington House sur Piccadilly en 1873. Source : Wikipédia
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Amphithéâtre Faraday à la Royal Institution. Source : Wikipédia.
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​Salle de réunion de la RS à Burlington house en 1906. Source : Wikipédia
Pour en savoir plus sur chacune de ces deux organisations, je vous invite à lire, d'une part, la section concernant la Royal Society et, d'autre part, celle décrivant la Royal Institution sur la page consacrée aux Institutions dans lesquelles Ernest Rutherford a joué un rôle.
University College London & Mortimer street
Mais Ernest a à peine le temps de saluer les deux chimistes britanniques : Soddy l'entraine aussitôt chez son "fournisseur de radium défiant toute concurrence".
Il s'agit de Isenthal & Co., dont la boutique se situe non loin de là, au 85 Mortimer Street.
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Au printemps 1903, Ernest Rutherford traverse l'Atlantique depuis Montréal pour venir défendre sa théorie de la désintégration radioactive en Angleterre. Il en profite pour faire un petit périple sur le continent, passe à Genève, puis à Paris. Là, il reçoit une carte postale de son ancien comparse, Frederick Soddy (avec qui il avait justement mis au point à Montréal la théorie sus-citée). Soddy informe Rutherford que Marie Curie souhaite le voir ; et il mentionne également qu'il a déniché à Londres un fournisseur de radium dont les prix défient toute concurrence.
À l'issue de son séjour parisien (au cours duquel il a pu rencontrer Marie et Pierre Curie), Ernest regagne la capitale anglaise. Il rend alors visite à Soddy, désormais en poste à University College, dans le laboratoire du célèbre William Ramsay.
Images :
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University College London (UCL) à la fin du XIXè siècle. Source : Michael Heath-Caldwell.
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Frederick Soddy dans son laboratoire de Glasgow (où il sera affecté de 1904 à 1914, donc après son passage à l'UCL). Source : Linda Hall Library.
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William Ramsay dans son laboratoire de l'UCL. Source : UCL.
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Isenthal, & Co. advertisement, in Wireless telegraphy; a popular exposition, G W von Tunzelmann, 1902. Source : Archive.org.
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Angle de Mortimer Street (avec mise en évidence du 85) et de Great Portland Street. Source : Pearl & Coutts.
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Bacon's New Map of London, c. 1890, détail correspondant à la zone marquée "Plan 2" sur le plan d'ensemble de Londres figurant au début de la page. Source : Wikipédia.
Dans un long article très détaillé, intitulé "une brève histoire du radium de Lord Rutherford", Neil Todd, historien des sciences (et pianiste de jazz), cite plusieurs souvenirs de Soddy lui-même à propos de cet épisode :
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"Notre problème ici était le même qu'à Montréal. Nous avions une quantité assez insuffisante de radium pour nos recherches. Puis, par le hasard le plus extraordinaire, toute la perspective d'avenir a été changée.… Je marchais le long de la rue Mortimer vers le haut de Regent Street, à Londres, un jour où, en regardant négligemment par la vitrine d'Isenthal, j'ai vu une réclame pour quelque chose que je crus mensonger : «des composés de radium pur en vente ici». J'ai appris par le vendeur que le Professeur Gisel en Allemagne avait commencé la production de composés de radium à l'échelle commerciale dans la Chinin Fabrik à Brunswick. Il utilisait les résidus laissés après l'extraction de l'uranium de la pechblende trouvée dans l'ancienne mine d'argent d'État de St Joachimsthal en Bohême. Isenthal avait rapidement profité de cet source d'approvisionnement. À cette époque, on ne pouvait acheter du radium qu'auprès de l'usine française avec l'appui des Curie. Désormais, il était possible d'en acheter dans une boutique de Londres à environ huit shillings le milligramme de bromure de radium pur. "
Face à une telle aubaine, Soddy décide d'acheter 20 mg de bromure de radium. Cela se passe début juillet 1903, peu avant la visite de Rutherford à University College. Laquelle est relatée par Soddy comme suit :
"Je lui ai parlé dès son arrivée à l'UCL de ma découverte chez Isenthal et ensemble nous n'avons pas perdu de temps pour nous rendre à Mortimer Street. Je dois dire qu'il a éprouvé le même étonnement et la même joie que j'avais éprouvés face au bromure de radium pour huit shillings le milligramme quelques semaines auparavant. Il était complètement bouleversé et est entré dans un état d'excitation comparable à celui d'un écolier à l'approche des vacances.
Avec trente précieux milligrammes de bromure de radium pur, nous sommes retournés à Gower Street et nous nous sommes immédiatement rendus dans la pièce sombre avec des feuilles de métal et un fragment d'écran à rayons X. L'effet était formidable; c'était comme si une personne née aveugle recevait soudain la vue, car si Rutherford avait fait une étude approfondie des rayons Becquerel, c'était la première fois qu'il les voyait. Tout son travail avait été effectué par la méthode d'ionisation avec des substances beaucoup trop faiblement radioactives pour éclairer l'écran à rayons X. Maintenant, il avait une démonstration visuelle de ce qu'il avait découvert dans le noir - pour ainsi dire."
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La vidéo ci-contre donne une idée de ce qu'Ernest Rutherford a découvert en 1903 dans le laboratoire de chimie de University College. La seule différence ici est que la matière radioactive utilisée n'est pas du radium, mais du polonium (qui est aussi un élément chimique découvert par Marie Curie).
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Source : Philip Evans Youtube channel
Mais cette visite de courtoisie à Ramsay et Soddy ne fut pas aussi sympathique de bout en bout. Car outre le bonheur d'Ernest d'avoir déniché un vendeur de radium si peu cher et d'avoir pu contempler sur un écran l'effet des particules radioactives qu'il étudiait depuis si longtemps, son passage à l'UCL fut aussi une source de contrariété. Et l'occasion de découvrir un peu mieux la personnalité de Soddy.
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Effectivement, dans le but d'éviter des doublons et des pertes de temps, les deux chercheurs avaient réparti les pistes de recherche avant que Soddy prenne son poste à Londres, laissant Rutherford derrière lui à Montréal. Or, ce que Ramsay et Soddy réalisèrent à University College en ce mois de juillet 1903, c'était l'expérimentation qui avait été attribuée à Rutherford. Ernest savait déjà que son ancien collaborateur n'avait pas un caractère facile, mais il découvrait alors qu'il n'était pas vraiment fiable.
Vexé, il n'en montra pourtant rien et fit même un geste généreux au bénéfice des deux chimistes anglais. Car, à ses yeux, la science avait bien plus d'importance que l'amour propre.
Le fait est qu'il disposait, grâce à William Macdonald, de moyens financiers bien supérieurs à ceux de Soddy et Ramsay : il ne se contente donc pas de 20 milligrammes de bromure de radium : il en prend 100. Et voyant le résultat que les deux anglais obtiennent (en réalisant l'expérience qu'ils n'auraient pas dû faire), il décide de prélever 30 mg sur ce qu'il vient de se procurer, pour leur permettre de recommencer les tests et de confirmer leurs conclusions.
Il rentre à Montréal sans être certain qu'il sera remboursé un jour de cette matière première. Mais Soddy, malgré tout, se montre honnête (pour une fois) et les 30 mg sont rendus quelques mois plus tard.
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Entre temps, Soddy a écrit à Rutherford, le 13 juillet, le message suivant :
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"Si vous avez reçu mon câble, vous aurez entendu les résultats de la deuxième expérience avec votre radium. … C'est un véritable triomphe et nous vous sommes très reconnaissants de l'avoir rendu possible. Votre radium pesait 31,8 mg et j'espère bientôt avoir des nouvelles des fabricants quand j'obtiendrai mes 30 mg de leur part."
Sources :
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A brief history of Lord Rutherford's radium, Neil Todd, 2014
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Radium and the Secret of Life, Luis A. Campos, page 14-15
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Bayswater
En mai 1907, Ernest Rutherford quitte Montréal pour prendre son nouveau poste à l'Université Victoria de Manchester.
Il débarque à Liverpool avec May et Eileen, mais tandis qu'il gagne sa nouvelle ville d'affectation, sa femme et sa fille se rendent à Londres.
La famille Rutherford n'a pas encore de maison à Manchester, et en plus May désire voir des connaissances et retrouver sa propre mère qui a, une fois de plus, fait le voyage depuis la Nouvelle-Zélande.
Elles élisent domicile dans le quartier de Bayswater, à l'ouest du cœur de Londres et juste au-dessus de Hyde Park. Leur hôtel est le Prince's Square, au 23 de la place du même nom (et il existe toujours).
Puisqu'elle se trouve du même côté de l'Atlantique qu'elle, May propose à Harriet Brooks de la rejoindre à Londres. Cela fait quelques mois que la physicienne canadienne travaille à Paris, dans l'équipe de Marie Curie. Cette dernière aimerait bien la garder auprès d'elle... mais Rutherford lui a aussi proposé de revenir travailler à ses côtés, dans la nouvelle équipe qu'il va constituer à Manchester.
Harriet accepte l'invitation de May de la rejoindre à Londres. Elle apprécie bien sûr de retrouver cette amie qu'elle a connue à Montréal, mais elle souhaite aussi pouvoir trouver une personne de confiance à qui demander conseil. Cela ne concerne pas les propositions d'emploi qui lui sont faites : elle n'a aucun doute : c'est avec Rutherford et pas avec Curie qu'elle préfère continuer son travail de recherche. Ce qui la met dans la plus douloureuse incertitude, ce sont les avances nombreuses (très nombreuses) qu'elle reçoit d'une autre personnage qu'elle a connu à Montréal quelques années plus tôt. Frank Pitcher était démonstrateur dans le laboratoire où elle travaillait avec Rutherford. Il en est parti pour intégrer la compagnie des eaux de Montréal. De son côté, Harriet Brooks est partie pour les États-Unis, puis pour l'Europe, en compagnie de Maxime Gorki, de l'épouse de ce dernier et du pianiste Burenine. Lequel a fini par regagner la Russie. Laissant Harriet solitaire.
C'est à ce moment que Pitcher démarre une intense campagne de séduction épistolaire : Harriet reçoit carte postale sur carte postale, et des monceaux de lettres, tout d'abord en Italie, où elle s'est rendu avec ses amis russes, puis à Paris et enfin à Londres, quand elle répond à l'appel de May Rutherford.
Comment Pitcher a pu connaître ses adresses successives ; c'est un mystère. Mais ce détail la trouble beaucoup moins que cette question : doit-elle l'épouser ou continuer sa carrière de chercheuse ?
La réponse qu'elle choisit se manifeste par l'évènement qui se déroule le 13 juillet 1907 dans un autre bâtiment du quartier de Bayswater : l'église Saint-Matthew. C'est dans ce lieu qu'Harriet Brooks épouse ce jour-là Frank Henry Pitcher, en présence de quatre témoins, dont May et Ernest Rutherford.
Frank Pitcher a obtenu ce qu'il voulait : il rentre au Canada avec sa nouvelle épouse. Ils auront trois enfants. Elle ne fera plus jamais de recherche.
Images :
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Vue d'ensemble du Prince's Square Hotel. Source : Star4hotels
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Entrée de l'hôtel. Source : Google Maps
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Perpective vers le sud de la rue qui passe devant l'hôtel (à gauche avant l'arbre) et devant St-Matthews. Source : Google Maps
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Entrefilet paru dans "The gazette Montreal", le 15 juillet 1907. Source : Findagrave.
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Les gares
Charing Cross Station était le point d'arrivée en venant du sud-est, comme par exemple depuis Gravesend, là où accostaient les bateaux en provenance de Nouvelle-Zélande.
Les trains venant de Cambridge desservaient Liverpool Street Station.​
Euston Station permettait de rejoindre le nord-ouest de l'Angleterre notamment et reliait donc Londres à Manchester.
Images :
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Charing Cross Station vue depuis le Strand. Source : IanVisits
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Liverpool Street Station vers 1900. Source : History House UK.
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Liverpool Street Station, vue intérieure. Source : Spitalfield's Life.
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Euston Arch, entrée de Euston Station, en 1896. Source Wikipédia
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Euston Station, Grand Hall en 1905. Source Wikipédia
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Carte des principales lignes ferroviaires d'Angleterre en 1898. Source: Wikipédia.
Victory House
Siège du BIR (Board of Invention and Research), Victory House accueillit à plusieurs reprises Ernest Rutherford (et quelques-uns de ses amis) pendant la première guerre mondiale.
Voir le descriptif de cet organisme sur la page consacrée aux institutions dans lesquelles Rutherford a été impliqué.
Image :
Ernest Rutherford avec William Henry Bragg et Robert Strutt au BIR en 1915.
Source : Rutherford’s war, by John Campbell, IOP
Pour la petite histoire, aucun document ne précise quel bâtiment était le siège du BI.R.
On peut voir par exemple sur le communiqué ci-dessus que l'adresse est simplement Victory House, Cockspur Street, S.W.1
L'adresse ne comporte aucun numéro.
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Les mêmes mentions apparaissent sur les courriers à en-tête, toujours sans numéro.
Evidemment, cela ne pouvait me convenir. Pour déterminer l'adresse précise de Victory House, j'ai utilisé la seule photo disponible de sa façade : celle que l'on voit ci-dessus, montrant Rutherford, Bragg et Strutt sortir du bâtiment. Or, même si la surface visible est limitée, on peut voir dans les vitres les plus hautes le reflet de détails caractéristique du bâtiment situé juste de l'autre côté de la rue.
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Ce bâtiment "de l'autre côté de la rue" est Oceanic House, 1A, Cockspur Street, et Victory House se trouvait donc dans le bâtiment numéroté 25.
A l'époque où le B.I.R. s'installa dans Victory House, le bâtiment d'en face, Oceanic House, accueillait le bureau londonien de la compagnie White Star Line, qui proposait des traversées de l’Atlantique sur des paquebots modernes et luxueux. De ce fait, c’est à Oceanic House qu’avaient été vendus les billets pour le voyage inaugural et fatal du RMS Titanic en avril 1912.
Et c’était de cette catastrophe qu’était née l’idée de localiser d’abord les icebergs, puis les sous-marins ou les mines, en utilisant le principe de l’écho. La technique pour y parvenir a été finalisée par Paul Langevin qui est venu justement à Victory House le 24 mars 1917 pour exposer ses travaux sur le sujet.
Oceanic House à l'heure actuelle (source : Google Map)
Le 25 Cockspur Street à l'heure actuelle (bâtiment beige avec les 3 fenêtres en arcades au premier étage) (Source : Google Map)
Plan de Londres de 1897 montrant la situation des deux immeubles du 1 et du 25 Cockspur Street. Source : National Library of Scotland
Athenaeum Club
Rutherford a été élu membre de ce club en 1917.
Créé en 1824, il est logé depuis 1830 dans un bâtiment de style "Greek Revival" qui fait l'angle entre Pall Mall et Waterloo Place.
Ont été membres de ce club Michael Faraday, Charles Dickens, Charles Darwin, Benjamin Disraeli, Arthur Conan Doyle ou, plus récemment, Yehudi Menuhin ou encore Michael Palin (membre actuel).
Cela étant, Ernest était déjà venu dans ce lieu sept ans avant d'y être accueilli officiellement comme membre : le 30 juin 1910, Nicholas Murray Butler, Président de l'Université Columbia avait en effet choisi ce cadre pour organiser un dîner en l'honneur d'Ernest . La raison en était que Columbia avait attribué au Professeur Rutherford l'une de ses distinctions les pus élevée, la médaille Barnard, Ce n'était pas comparable à un prix Nobel, mais deux ans après en avoir reçu un, cette récompense supplémentaire faisait tout de même plaisir.
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Le club house en 1896. Source : Victorian London
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Le club house à l'époque actuelle (vue extérieure) et "The Drawing Room" (vue intérieure). Source : site officiel du club.
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Le hall d'entrée du club vers 1850, peint par William Radclyffe. Source : Wikipédia.
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Le hall d'entrée du club en 2010, après réfection inspirée de l'aspect d'origine. Source : Patrick Baty.
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Westminster Abbey
Les cendres d'Ernest Rutherford ont été placées dans la nef de Westminster Abbey, en compagnie des restes de rois, de reines, d'écrivains ou de scientifiques de la même envergure.
Autour de sa pierre tombale, se trouvent d'autres grands noms de la science, tels qu'Isaac Newton, Charles Darwin, John Herschel, William Herschel, James Clerk Maxwell, Michael Faraday, Lord Kelvin, Paul Dirac ou Stephen Hawking.
Son plus proche voisin est celui qui fut son mentor à Cambridge et resta son ami toute sa vie : Joseph John Thomson.
Ce coin des scientifiques est situé sur le côté gauche, comme le montre le cercle rouge sur le plan ci-joint. Sur la photo extérieure de la collégiale, cela correspond au côté bordé par la pelouse visible au premier plan. (Source du plan : Wikipédia / Source de la photo : Branipick.)
Sur le site de l'Abbaye, il est possible de retrouver la liste complète de tous les scientifiques inhumés en cet endroit.
Dans la colonne de gauche, il faut sélectionner la rubrique "occupation" et cocher les cases "physicist" et "scientist".
Et pour visiter (virtuellement) toute l'église, visionnez la vidéo ci-dessous.
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The conurbations of Great Britain, Thomas Walter Freeman, 1966
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The British Isles, 1901-1951, Keith Robbins
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Professor Stephen Hawking will rest between Sir Isaac Newton and Charles Darwin at Westminster Abbey, Daily Mail 15 juin 2018.