Les personnages de la vie de Rutherford
Irène Curie (1897-1956)
Irène Curie, fille ainée du plus célèbre couple de savants, a formé elle aussi une association scientifique fructueuse avec son mari, Frédéric Joliot. Elle obtint, conjointement avec lui, le prix Nobel de Chimie en 1935, pour la découverte de la radioactivité induite et de la radioactivité artificielle. Elle s'illustra cependant dans bien d'autres domaines.
Son père, Pierre Curie, meurt en 1906, alors qu'elle n'a que 8 ans. Elle entretiendra toute sa vie une relation très forte avec sa mère, Marie Curie, suivant ses traces dans le domaine de la science, mais lui apportant aussi son soutien lors de toutes les épreuves qu'elle rencontrera dans sa vie.
De ses deux parents, Irène aura hérité sa passion pour la science, ainsi que son intelligence vive, qui lui permettra de se plonger dans les études avec détermination et de réussir haut la main tout ses examens. Elle fut aussi une sportive accomplie dans bien des domaines.
Rencontres entre Irène Curie et Ernest Rutherford :
(paragraphe en cours de rédaction)
1933 : Bruxelles (congrès Solvay)
Images :
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Irène Curie vers 1925
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Eve, Marie et Irène, Sceaux, 1908
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Irène Curie dans une unité de radiologie, Amiens, 1916
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Irène Curie acceptant un diplôme honorifique au nom de sa mère, université de Pennsylvanie, 1921.
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Irène et son mari Frédéric Joliot-Curie, Paris, 1935
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James Chadwick, Irène Joliot-Curie, Frédéric Joliot et Hans Spemann le jour de la réception des prix Nobel, Stockholm, 1935
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Irène Joliot-Curie, sous-secrétaire d'État à la science et à la recherche, Paris, 1936
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Irène Joliot-Curie en visite pour une série de conférences au comité des réfugiés antifascistes, New York, 1948
Sources :
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Irène Joliot-Curie, Noelle Loriot
En 1914, tout juste titulaire du bac et seulement âgée de 17 ans, Irène accompagne sa mère sur le front pour l'aider à mettre en œuvre son idée de "voitures radiologiques", des véhicules équipés d'appareils à rayons X destinés à localiser les balles et éclats d'obus dans le corps des blessés.
Elle réalise les radiographies et forme le personnel médical à cette technique.
Elle obtient un diplôme d'infirmière en 1915, avant de reprendre ses études de physique et de chimie à la fin de la guerre.
En 1920, elle obtient sa licence ès-sciences physiques et commence ses recherches au Laboratoire Curie.
En 1921, elle voyage aux Etats-Unis avec Marie et Eve. Le but est d'aller chercher le gramme de radium financé par un appel au don, à l'instigation de la journaliste américaine Marie Meloney.
En 1924, Irène fait la connaissance d'un nouvel employé de sa mère, un jeune ingénieur en physique, un dénommé Frédéric Joliot, de trois ans son cadet. Irène et Frédéric se marient deux ans plus tard. Ils auront deux enfants, Hélène (1927).
Irène et Frédéric travailleront ensemble, ce qui les mènera à la découverte de la radioactivité induite et de la radioactivité artificielle.
Ces succès scientifiques seront récompensés par l'attribution conjointe du prix Nobel de chimie en 1935, l'année où James Chadwick recevra celui de physique pour la découverte du neutron.
Il est intéressant de savoir qu'Irène et Frédéric avaient aussi mis en évidence le neutron... mais n'avaient pas réussi à interpréter leurs résultats dans ce sens. Par ailleurs, il est aussi à noter que parmi les personnes ayant proposé le nom des Joliot-Curie pour le Nobel, il y avait un certain Ernest Rutherford.
Elle occupera par ailleurs le poste de sous-secrétaire d'état à la recherche en 1936 dans le gouvernement de Léon Blum. Elle sera ainsi l'une des 3 premières femmes à participer à un gouvernement en France (alors que les Françaises n'ont toujours pas le droit de vote !).
Elle démissionna après trois mois, comme cela était convenu, mais elle eut le temps de lancer le projet de création du CNRS, qui sera mis en œuvre par son successeur, Jean Perrin.
A partir de 1946, elle est l'une des commissaires au sein du CEA (Commissariat à l'énergie atomique), dont son mari assure la direction.
La même année, elle prend la direction du laboratoire de physique-chimie de l'Institut du radium (laboratoire Curie). Elle assumera cette fonction jusqu'à son décès, préparant notamment la création d'un site plus grand dans la banlieue sud de Paris.
Elle décède d'une leucémie le 17 mars 1956, avant que ce projet aboutisse.
Outre la science, Irène Curie s'engagera dans des actions politiques, notamment contre le fascisme et pour le droit de vote des femmes.