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Les personnages de la vie de Rutherford

Paul Langevin (1872-1946)

C'est à Cambridge, en 1897, qu'Ernest Rutherford rencontre Paul Langevin, venu passer une année dans le laboratoire du Professeur J. J. Thomson
Ils se reverront à de nombreuses reprises, à Paris, à Bruxelles ou ailleurs et resteront amis toute leur vie.

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      Paul Langevin est entré à 16 ans à l'École municipale de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris, dans laquelle enseignait un certain Pierre Curie.  Il continuera ses études  à l'École normale supérieure puis à la faculté des sciences de Paris. Titulaire de licences de physique et de mathématiques, il réussit le concours de l'agrégation en sciences physiques en 1897 et obtient la même année une bourse qui lui donne la possibilité d'aller se former pendant un an au laboratoire Cavendish de J.J. Thomson, à Cambridge.

     Il obtient sa thèse de doctorat en 1902 et commence alors une carrière dans l'enseignement et la recherche. Il travaille d'abord au Collège de France puis à l'École municipale de physique et chimie industrielle de la ville de Paris, reprenant, à compter de 1905, le poste de Pierre Curie.

     Très lié au couple Curie, Paul Langevin et son épouse Jeanne forment avec eux, ainsi qu'avec Henriette et Jean Perrin, Marguerite et Émile Borel et d'autres membres du monde académique parisien, un groupe uni, progressiste, engagé. Ils s'illustreront notamment en prenant la défense d'Alfred Dreyfus ou encore, dans un autre registre, en développant des idées innovantes sur l'enseignement. C'est ainsi qu'en 1907 et 1908, une demi-douzaine d'enfants de huit à quatorze ans, dont Irène Curie, avait suivi les cours de la Coopérative d’Enseignement créée par ce groupe d'intellectuels. Les leçons de chimie étaient données par Jean Perrin, celles de physique par Marie Curie, celle de mathématiques par Paul Langevin, tandis qu'Henriette Perrin se chargeait du français, et que d'autres éminents professeurs du Collège de France ou de la Sorbonne initiaient la nouvelle génération à l'histoire, l'anglais, l'allemand, le dessin...   

 Participant au premier congrès Solvay, en 1911, il en est le rapporteur, avec Maurice de Broglie. C'est à l'occasion de cette réunion savante de Bruxelles que sa liaison avec Marie Curie est révélée. Elle dure depuis plus d'un an mais prendra fin du fait du scandale causé par ces révélations... et de l'attitude odieuse de Jeanne Langevin, épaulée par sa mère et des hordes de journalistes d'extrême droite avides de salir la réputation de Marie Curie (qui obtiendra quand même son deuxième prix Nobel à la fin de cette même année 1911, alors que le tapage orchestré par la presse française est à son apogée). Paul Langevin participera à tous les congrès de physique Solvay qui suivront et en sera même le président de 1930 à 1933.

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     Ses travaux scientifiques couvrirent le domaine du magnétisme, l'étude du mouvement brownien, le comportement des électrons, ainsi que les notions développées par Albert Einstein, dont il introduisit en France et défendit les théories de la relativité.

Pendant la première guerre mondiale, il a également travaillé sur la détection des ondes ultrasonores, en partenariat avec un représentant d'une puissance alliée, l'Angleterre, un dénommé Ernest Rutherford. Leurs travaux, qu'ils partageront avec les Etats-Unis, préfigureront les sonars actuels.

   En 1919, il devient membre de la Ligue des Droits de l'Homme, dans le prolongement de ses engagements humanistes antérieurs. Il sera président de cette association de 1944 à 1946, année de son décès.

Sources :

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